Par le Père Jean-Louis Rouvière
Souvent le sacrement de la confession fait l’objet d’une certaine appréhension. Il est même associé à une certaine relativisation de son effet, en particulier à cause de l’aveu. Ne pourrions-nous pas vivre avec seulement six sacrements, qui seraient suffisants à notre vie chrétienne ? Mais les sacrements sont tellement reliés entre eux, qu’on ne saurait en négliger un sans mettre en péril le dynamisme de notre vie chrétienne dû aux autres.
Si vous avez besoin de vous réconcilier avec le sacrement de la réconciliation, je vous propose quelques arguments.
1.Le pardon libère
Souvent, les guérisons de Jésus sont associées au pardon des péchés. Ce sont des exemples de libération. Toutes les personnes qui sont passées par le sacrement pourront en témoigner : le pardon soulage d’un poids, qui limitait en fait la relation avec le Seigneur, d’un obstacle qui obstruait le canal de la relation avec le Seigneur. Or, ce canal permet au don de l’Esprit saint (la « grâce ») de « circuler », d’être efficace et de me garder du mal. Dès lors, si ce canal est obstrué, je ne suis plus en alliance avec le Seigneur et je ne peux plus exprimer son amour autour de moi, ou plus difficilement.
2. Le pardon aide à lutter contre le péché (combat intérieur)
Si le pardon libère, il aide aussi à une meilleure connaissance de soi, vertu associée à l’humilité et quête inlassable, prônée par Sainte Thérèse d’Avila dans le Château intérieur. L’aveu est un moyen très efficace non seulement pour regretter notre péché mais aussi pour mieux discerner notre responsabilité à son égard. La grâce reçue lors du sacrement m’aide aussi à l’assumer et continuera de m’aider à lutter contre les futures tentations, grâce à une plus grande lucidité sur la tentation, mais également à une plus grande assurance du secours que le Seigneur peut m’apporter dans les situations d’épreuves. Ainsi, c’est « lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Co 12, 10)
3. Le pardon nous porte vers la sainteté
Par ces deux moyens précédents, la libération et le combat intérieur, le sacrement de la confession nous entraîne sur notre route vers la sainteté. Il est bon de se rappeler que les plus grands saints ont aussi connu le péché, et même des conversions. C’est d’ailleurs après que Saint Pierre a renié trois fois le Christ, qu’il est racheté par ses trois réponses magnifiques « tu sais bien que je t’aime » (Jn 21, 17) et qu’il est reconnu saint. Notre sainteté ne se fera pas malgré nos péchés, mais à travers nos péchés, c’est à dire à la manière dont nous aurons traversé ces épreuves avec le Seigneur.
Saint Paul nous le rappelait pendant le week-end de la joie ; « Nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5,20). Le pardon est source de joie, comme celle du Père qui retrouve son fils, avec toute sa maison, lui qui était perdu et qui est retrouvé (Lc 15, 24). Cette semaine, sachons saisir cette opportunité sur nos paroisses, car il y aura plusieurs créneaux de confessions « extraordinaires », concentrés à Saint Pierre saint Paul, où les prêtres seront plus nombreux et disponibles jusqu’à tard, afin de préparer notre cœur pour les fêtes pascales. « Voici le temps favorable, voici le jour du salut. » (2 Co 6, 2)