Par le Père Antoine Vairon
Comme elle est touchante, la petite parabole que Jésus livre à notre méditation par la liturgie de ce dimanche.
Certes, toute la parole de Dieu de ce jour nous parle d’humilité, cette vertu qui, comme aimait le dire Sainte Thérèse d’Avila, est comme le pain qui doit se manger avec tous les autres mets. Mais il n’y a rien d’incompatible avec cette invitation faite par le maître du repas de « monter plus haut », de ne pas rester à une place trop en retrait, de ne pas avoir une modestie excessive.
« Mon ami, monte plus haut ». C’est conjointement une reconnaissance d’amitié qui fait chaud au cœur et dans le même temps un encouragement à oser davantage.
Cette invitation nous rejoint à point nommé au moment où se fait la rentrée. Rentrée scolaire, mais dans le même temps rentrée de toutes les activités paroissiales. Reprise de ce dynamisme ordinaire de la vie paroissiale et de ses multiples composantes. Evangélisation ordinaire qui se fait à travers cette variété des activités.
Les mots du maître rejoignent chacun et chacune d’entre nous : « mon ami, avance plus haut ». Invitation à prendre notre place, notre juste place, toute notre place à cette table fraternelle de la communauté chrétienne.
Oser prendre sa place.
Notre place de baptisés. Place unique et irremplaçable. Car le Seigneur compte sur chacun et désire que chacun déploie les charismes uniques placés en lui.
Il arrive souvent que des baptisés ne se sentent pas légitimes. Qu’ils se disent qu’ils n’ont pas les aptitudes suffisantes pour s’engager dans la vie de l’Eglise ; pas l’expérience suffisante ; pas la disponibilité suffisante. Or précisément, la réalité est inverse : « tu es baptisé ? Donc tu es légitime ! Tu es baptisé et confirmé ? Donc tu es pleinement légitime et même attendu dans ta mission au sein de l’Eglise ».
Par notre baptême, nous avons été unis au Christ Jésus. Nous sommes ses intimes et les membres de son Corps qui est l’Eglise. C’est par nous qu’Il désire agir en ce monde. Agir dans les réalités petites ou grandes qui tissent la mission qu’Il nous confie. C’est pourquoi pas un seul n’est de trop, ni inutile.
De la même manière que la présence et l’apport de chacun sont essentiels à la prière de l’Eglise, de même la contribution de chacun réalise cette totalité de la vie de l’Eglise et de son service.
Dès lors, ce « mon ami, avance plus haut » résonne comme une reconnaissance de cette dignité chrétienne ; résonne comme ce désir du Christ de prendre au sérieux la grâce qu’Il place en nous ; résonne comme cette croissance toujours possible dans ce déploiement de notre humanité au milieu de nos frères.
Nous abordons cette nouvelle année paroissiale sous le signe flamboyant de deux jeunes qui vont être donnés en exemple de sainteté non seulement à la jeunesse du monde entier, après l’événement si beau du Jubilé à Rome au cœur de l’été, mais bien à tous les chrétiens que nous sommes.
Deux figures de jeunes, rayonnantes et joyeuses, qui ont su allier un attachement profond au Seigneur Jésus dans la prière, tout particulièrement par l’accueil et l’adoration de sa présence dans l’Eucharistie et l’engagement de charité.
Le « mon ami, monte plus haut », que Pier Giorgio et Carlo entendent du Seigneur par leur canonisation le 7 septembre, nous encourage à l’entendre pour nous personnellement dans l’ordinaire de notre pèlerinage d’Espérance.




