Par le Père Antoine Vairon
Comme elle a dû être surprise, la Vierge Marie, d’entendre la voix mystérieuse de l’ange lui décrire la mission de l’enfant dont elle allait être mère. Comme elle a dû être saisie à la fois de vertige et d’interrogation devant la signification de ce message : « et son règne n’aura pas de fin ».
Et comme nous pouvons à nouveau être nous-même émerveillés et interpelés par le fait que cette annonce se révèle vraie plus de vingt siècles plus tard ; se révèle toujours d’actualité malgré les tourbillons de l’Histoire et les mutations sans précédent de la civilisation humaine.
Comment cela est-il possible ? Les dirigeants des nations (rois, présidents ou même dictateurs) ne durent que quelques années. Les dynasties et les empires peinent à dépasser quelques petits siècles. Et tellement peu sont aimés de leurs peuples.
Les prophéties d’Israël nous avaient avertis : « Tous les peuples, toutes les nations le serviront » (Dn 7, 14), « son empire est un empire éternel » (idem), « son trône sera ferme à jamais » (2 Sa 7, 13), « on l’appellera Merveilleux conseiller, Dieu fort, Père à jamais, Prince de la Paix » (Is 9, 5), « voici que ton roi vient à toi » (Za 9, 8), « ouvrez-vous, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire » (Ps 118,22) « qui est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, le fort, le vaillant » (Ps 24,8).
La préface de la messe de ce jour nous en livre la clef : « Tu as consacré d’une onction d’allégresse ton Fils unique, Jésus-Christ, notre Seigneur, comme prêtre éternel et Roi de l’univers. (…) il remettra aux mains de ta souveraine puissance le règne éternel et universel : règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix ».
Et comme l’enseigne le Concile Vatican II, citant le pape Paul VI : « le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s’est lui-même fait chair, afin que, homme parfait, il sauve tous les hommes et récapitule toutes choses en lui. Le Seigneur est le terme de l’histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l’histoire et de la civilisation, le centre du genre humain, la joie de tous les cœurs et la plénitude de leurs aspirations » (Gaudium et Spes, 45-2).
Si ce règne du Christ dure tant, accomplissant la promesse divine, c’est bien qu’une multitude de cœurs si reconnaissent et s’y sentent attirés. Nous-mêmes pouvons faire partie de ceux qui le désirent et l’accueillent.
Nous-mêmes, en ce dimanche, qui est aussi la Journée Mondiale de la Jeunesse, nous pouvons avec de nombreux jeunes chanter : « Je t’exalte, ô Roi, mon Dieu » ou reprendre un des principes que les Scouts et Guides d’Europe énoncent avec clarté avant de prononcer leur promesse : « le scout est fier de sa Foi. Il travaille à établir le règne du Christ dans toute sa vie et dans le monde qui l’entoure ».





