Par le Père Antoine Vairon
Ce samedi 17 mai marque un des plus beaux rendez-vous de l’année Jubilaire dans notre diocèse : 410 pèlerins de nos paroisses de Rueil vont se joindre aux quelques 6500 pèlerins du diocèse pour vivre la démarche jubilaire en convergeant vers le centre de Paris et vers le sommet de cette journée qui se vivra à l’église Saint-Sulpice avec la messe présidée par notre évêque.
Depuis l’ouverture de l’année Sainte 2025 juste après Noël, par le pape François puis par tous les évêques du monde dans leur cathédrale respective, nous avons fait nôtre ce thème initié par le défunt pape, invitation à devenir ‘pèlerins de l’Espérance’.
Or, un pèlerin, il avance sans cesse, il est en marche, il progresse. Ainsi pouvons-nous nous demander comment nous avons progressé dans cette vertu d’Espérance ces derniers mois.
Nous le savons, entrer toujours plus dans cette invincible Espérance, celle que le Seigneur nous donne comme une grâce jour après jour, consiste bien souvent à faire de petits pas, apparemment modestes, mais nécessaires et précieux.
De même, nous ne saurions avancer tout seuls : le soutien des autres, le réconfort de leur présence, des conversations partagées, des prières vécues ensemble constituent toujours un indispensable carburant de cette vertu, certes donnée, mais à pratiquer et à entretenir sans cesse.
Que ce WE vous soyez participants du pèlerinage diocésain ou que vous soyez restés à Rueil, je vous propose de vous demander comment, ces derniers mois, l’Espérance a été partagée dans votre vie. Quelles paroles vous ont touchés et fortifiés ? Quelle personne a été pour vous réconfort et encouragement ? Quel événement, petit ou grand, a été un stimulant pour vous ?
Et, à n’en pas douter, vous avez, vous aussi, été témoins d’Espérance pour les autres. Quelles sont les paroles que vous aimez offrir pour cela ? Qui avez-vous cherché à soutenir ? Pour qui avez-vous prié avec plus d’insistance ?
Il nous faut aussi réaliser qu’une de nos sources pour soutenir et faire grandir notre Espérance est l’Eucharistie. D’une part car elle nous met à chaque fois au contact de l’amour offert du Christ, qu’elle nous réoriente avec Lui dans ce mouvement de l’amour jusqu’au bout, qu’elle nous unit à l’Eglise du Ciel et qu’elle nous rappelle, qu’au terme de notre pèlerinage sur cette terre, la Miséricorde infinie du Père nous attend et qu’il nous introduira dans sa plénitude. D’autre part car elle nous fait goûter combien nous sommes entourés et portés par une communauté de Foi bien concrète, que nous entendons la Parole de Dieu retentir dans notre monde et être prêchée pour aujourd’hui. Combien de fois sommes-nous ressortis de la messe avec une parole qui nous avait touchés de manière toute personnelle : issue des prières liturgiques, des chants, de la prédication ou de la proclamation de la Parole, elle était cette Parole nécessaire. Celle que Dieu nous destinait pour aujourd’hui.
Redisons-le : ce sont les petits pas qui nous font avancer irrésistiblement. « Qui marche à ma suite aura la lumière de la vie », nous redit Jésus.
Enfin, notre Espérance ne saurait jamais être purement individuelle, centrée sur nous-mêmes. Elle est toujours aussi Espérance pour notre monde et Espérance pour l’Eglise. Les gémissements de notre temps sont « douleurs d’enfantement » comme l’affirme Saint Paul. Mais nous ne confondons pas les annonces de progrès à venir, espoirs incertains qui cachent parfois des régressions morales, avec l’Espérance réelle : affirmation que Dieu vient, que le Christ offre le salut à des âmes qui parfois ne le connaissaient pas auparavant et que l’Esprit-Saint est à l’œuvre pour que Jésus, désormais crucifié et ressuscité, « attire à lui tous les hommes » (cf. Jn 12, 32).
L’Eglise, elle, ne cesse d’annoncer le salut offert et l’Espérance possible.